Kevin Sonmor


28 mars 2024 - 15 avril 2024

GdB III

Vernissage
6 avril, 14:00 – 17:00

Page de l’artiste

À propos de l'exposition

Kevin Sonmor expose ses peintures dans des musées et galeries au Canada, aux États-Unis et en Europe depuis plus de vingt-cinq ans. Ce vaste corpus d’œuvres a été une exploration ou une cartographie dévouée de la condition contemporaine vue à travers le prisme de l’histoire de la peinture, sous une forme épique. Cette histoire n’est plus conventionnellement considérée comme une série de développements périodiques, chacun grimpant sur les épaules du précédent, mais comme un champ aplati et stratifié dans lequel l’artiste contemporain explore à travers et vers le bas, dessinant des vestiges, récupérant des fragments et les réorganisant en images qui expriment un constant retour sur un terrain familier en quête de possibilités nouvelles et stimulantes qui exercent une validité dans le présent.

Si la condition contemporaine se caractérise par des impasses ̶ l’effondrement des grands récits du progrès de l’histoire et l’idéalisation sans fin de l’absence de limites de la nature sans se soucier de ses effets sur nous-mêmes, matériellement et psychologiquement ̶ alors ce qui reste est un tournant pour affronter nos propres limites, et une réalisation que de ces pertes on doit restreindre et réinventer. Tel un vagabond jeté sur un terrain infini et familier, dont le seul recours est de tracer et de retracer les étapes déjà franchies, le défi devient celui de la révision cartographique : tracer de nouvelles significations à partir des oubliés, des obscurs et des marginalisés. En tant que peintre ayant la maîtrise et l’intérêt de puiser dans sa grande compréhension de l’histoire du médium depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours, Sonmor est particulièrement bien placé pour remodeler avec sa peinture.

Dire que le travail de Sonmor se situe entre l’abstraction et la représentation lui rend un certain mauvais service. S’il déploie la planéité de l’abstraction et les effets de profondeur associés à la peinture figurative, en particulier ceux du chiaroschuro, il a aussi parfois apposé des objets sur ses tableaux, ajouté du texte et s’est inspiré des icônes orthodoxes. Sa motivation générale n’est pas de marier l’abstraction et la représentation, mais d’atteindre un équilibre en dépit de ces façons de lire la peinture qui sont aujourd’hui discordantes et dépassées. Pour atteindre un tel équilibre, il utilise toute la gamme des techniques picturales, de la plus délicate à la plus musclée, dans la création de ses compositions, et les subvertit tout aussi souvent, arrachant finalité et équilibre à une lutte entre des impulsions fondamentalement dionysiaques et apolloniennes ̶ the Wild and the Tamed. Les œuvres achevées nous mettent au défi de ne pas nous laisser distraire par leurs grottes, leurs chutes d’eau illusionnistes, leurs grappes de raisin et leurs chevaux rendus de manière experte, mais de considérer la complexité inhérente avec laquelle des contrastes improbables et des éléments isolés et incongrus sont capables de défier les catégories communes de vue et de compréhension. Sonmor s’est fixé pour tâche de se déplacer sur le terrain trop familier du monde contemporain et, en le marquant de nouveau par une recherche délibérée d’associations inconnues mais significatives avec les possibilités toujours présentes de futilité ou de découverte audacieuse toujours à proximité, de récupérer le pouvoir que la peinture peut encore posséder pour changer complètement notre façon de voir, et par conséquent notre vision du monde.