
Kevin Sonmor expose ses peintures dans des musées et galeries au Canada, aux États-Unis et en Europe depuis plus de vingt-cinq ans. Ce vaste corpus d’œuvres a été une exploration ou une cartographie dévouée de la condition contemporaine vue à travers le prisme de l’histoire de la peinture, sous une forme épique.
Cette histoire n’est plus conventionnellement considérée comme une série de développements périodiques, chacun grimpant sur les épaules du précédent, mais comme un champ aplati et stratifié dans lequel l’artiste contemporain explore à travers et vers le bas, dessinant des vestiges, récupérant des fragments et les réorganisant en images qui expriment un constant retour sur un terrain familier en quête de possibilités nouvelles et stimulantes qui exercent une validité dans le présent.
Si la condition contemporaine se caractérise par des impasses ̶ l’effondrement des grands récits du progrès de l’histoire et l’idéalisation sans fin de l’absence de limites de la nature sans se soucier de ses effets sur nous-mêmes, matériellement et psychologiquement ̶ alors ce qui reste est un tournant pour affronter nos propres limites, et une réalisation que de ces pertes on doit restreindre et réinventer. Tel un vagabond jeté sur un terrain infini et familier, dont le seul recours est de tracer et de retracer les étapes déjà franchies, le défi devient celui de la révision cartographique : tracer de nouvelles significations à partir des oubliés, des obscurs et des marginalisés. En tant que peintre ayant la maîtrise et l’intérêt de puiser dans sa grande compréhension de l’histoire du médium depuis le XVe siècle jusqu’à nos jours, Sonmor est particulièrement bien placé pour faire un remake de sa peinture.