Œuvres
Présentation

"L’expérience culturelle accumulée au cours de ses voyages a eu une profonde influence sur son œuvre, l’entraînant vers la création d’image qui ébranle les concepts occidentaux de hiérarchie et de compétence."

Judy Garfin est née le 30 août 1945 à Edmonton en Alberta, et a grandi à Jasper, Alberta, et à Vancouver, Colombie-Britannique. À l’âge de 17 ans, elle passa une année en Israël. À son retour, elle compléta son baccalauréat en littérature anglaise à l’Université de la Colombie-Britannique et au City College de New York. Elle étudia la sculpture au Art Students League de New York ainsi que la peinture et la lithographie au School of Art de Vancouver avec Robert Bigelow, maître-lithographe de l’Institut Tamarind. En 1973, elle obtint sa maîtrise en arts visuels du Maryland Institute College of Art’s Hoffberger School of Painting sous la direction de l’artiste-peintre expressionniste Grace Hartigan. Après avoir reçu son diplôme, elle mérita le Walters Art Museum Travelling Fellowship, prix accordé à un seul diplômé du programme de maîtrise. Judy a vécu en Israël, à New York, en Irlande et en Italie, et a voyagé en Europe, au Guatemala, aux Îles Galápagos, en Inde, en Thaïlande, en Indonésie ainsi qu’aux quatre coins de l’Amérique du Nord. L’expérience culturelle accumulée au cours de ses voyages a eu une profonde influence sur son œuvre, l’entraînant vers la création d’image qui ébranle les concepts occidentaux de hiérarchie et de compétence.

 

Elle a obtenu des subventions pour ses créations artistiques du Conseil des arts du Canada, de Téléfilm Canada, du programme d’aide à l’innovation en recherche (Innovative Research Assistance Program, IRAP), du Conseil national de recherches Canada, et une subvention FRPD de l’Université Concordia. En 2001, Judy et son mari, le compositeur de musique de film et guitariste de jazz Neil Smolar, ont fondé une nouvelle entreprise multimédia qui, depuis sa création, a reçu plusieurs prix au Canada et ailleurs dans le monde. Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions solos et de groupe au Canada et aux États-Unis.

 

Judy Garfin habite à Montréal où elle peint dans son studio et est professeure titulaire associée de premier et deuxième cycle du programme Print Media de la faculté des beaux-arts de l’Université Concordia. On retrouve les œuvres de Judy Garfin dans plusieurs collections publiques, privées et d’entreprises telles que la collection de la Chambre des communes du Canada, de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada, du Kitchener-Waterloo Art Gallery, du Washington State Arts Commission, et des collections Alcan, Ivanhoe et Bronfman.

Biographie

"En 1972, j’ai commencé à travailler à l’aquarelle. L’échelle de mes premières aquarelles était intime, et le médium convenait à mon objectif. J’ai étudié la peinture persane, les Tonkas tibétaines, les icônes byzantines, les manuscrits enluminés tels que la Haggadah, le Livre de Kells et les livres d’heures, et je me suis intéressée à la manière dont ils représentaient les concepts du cosmos, les niveaux de l’être, les mythes de l’origine, les enregistrements des saisons et des cycles de la vie. J’essayais de comprendre mon propre cosmos et comment le représenter. Au cours des dix années qui ont suivi, j’ai établi un système visuel d’iconographie et de motifs qui présentaient des paradoxes et fonctionnaient simultanément à plusieurs niveaux pour moi : psychologique et personnel, social et culturel, philosophique et métaphysique. J’ai peint des images de verre entier et brisé, de tissu tordu et lâche, d’espaces transparents et opaques, de formes inventées et réelles dans des définitions rigides et poreuses.

 

En 1986, j’ai commencé la série d’aquarelles grandeur nature que j’appelle « les figures enveloppées ». Dans ces peintures, j’ai utilisé le concept du caché pour représenter le moi. J’ai représenté la lumière comme un matériau, et j’ai travaillé avec le concept de dissimulation comme ce qui révèle le sens. Je pensais au camouflage et à la métamorphose dans la nature, aux personnages dans le théâtre et la littérature, et surtout à l’idée que, dans ce qui est caché, il y a une totalité, un mystère qui est tangible, sensuel et que l’on peut expérimenter. J’ai intitulé l’un de mes personnages La femme secrète, d’après une nouvelle de Colette. Le personnage central de l’histoire découvre sa complexité et est libre de l’exprimer à travers le costume et le déguisement. Récemment, j’ai trouvé que la Shekhinah (Présence), la divinité féminine et la femme cachée de la Kabbale, capturait de la manière la plus poignante l’essence de ces images.

 

En 1990, je suis revenue à la toile pour les grandes œuvres, et j’ai peint sur panneau pour les plus petites. J’ai peint des images de formes végétales, séchées et vivantes, pour décrire un monde intérieur plutôt que pour représenter la nature extérieure. Ces jardins, dans leur description concrète et leur diversité de formes, de textures et de motifs, sont des fictions qui racontent des histoires sur les êtres vivants. Ils suivent le principe : « plus la forme est vraie, plus la vie de l’informe en son sein est puissante ». Dans mes peintures de plantes, les éléments détaillés, entassés à l’avant, sont une matérialisation de l’espace à l’arrière.

 

Ma méthode de travail se confond avec le contenu de ma peinture. Je travaille sur une surface blanche, en terminant chaque élément avant de passer au suivant. Il n’y a pas de sous-peinture ni d’esquisse. Chaque œuvre grandit pour devenir sa propre présence, élément par élément, sur un champ indifférencié."

 

- Judy Garfin