Ma peinture est une investigation. Les images que je crée sont un moyen pour moi de réagir aux expériences qui m’interpellent. Ces expériences qui m’aident à comprendre pourquoi je suis sur cette terre surviennent souvent lorsque je me trouve à l’extérieur, dans de grands espaces ouverts.
Les images peintes servent d’outil. Je réagis aux espaces que propose mon art. Cette réaction est habituellement non verbale. Je m’intéresse à l’expérience de la non-dualité qui peut parfois susciter chez moi ce sentiment d’« être perdu » dans de vastes espaces. Mes tableaux ont été l’objet de traitements artistiques diversifiés, mais au cours des dernières années, je me suis intéressé principalement à l’espace, à la lumière, aux textures, à l’atmosphère et à la distance.
Je compose mes paysages de mémoire et non à partir de dessins in situ ou de photographies. J’utilise la mémoire comme agent de filtration pour supprimer de l’image les éléments visuels non essentiels. Pour qu’une œuvre soit réussie, il doit en émaner une poésie des sens.
Ma façon de créer n’a rien de « nouveau ». Jean Baudrillard (l’un des gourous de la nouvelle philosophie postmoderne) a déclaré que dans la sphère artistique, chaque mouvement s’est épuisé et tout ce que peut faire un artiste, c’est « réassembler les formes déjà produites et jouer avec elles » (Steven Best & Douglas Kellner, Postmodern Theory: Critical Interrogations. New York, The Guilford Press, New York, 1991). En ce sens, je ne cherche pas à faire un art « nouveau ». Mon art accepte les dispositifs visuels transmis aux peintres et s’efforce de les utiliser comme instruments d’investigation. La « nouveauté » que j’espère produire est une nouvelle association, compréhension ou expérience pour le spectateur.
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